François Pierre Pictet (1728-1798)
dit le Géant, fils d'Isaac (1693-1769), conseiller, et de Suzanne Gallatin (1703-1783), docteur en droit, avocat, il se lia avec Voltaire pendant les années que celui-ci passa à Genève et à Ferney, faisant partie de la troupe d'amateurs qui jouait ses pièces de théâtre. Il quitta Genève en 1761 pour se fixer à Saint-Pétersbourg d'où il demeura en correspondance avec Voltaire qu'il persuada d'écrire à l'impératrice Catherine II (1729-1796), entamant ainsi leur vaste échange épistolaire. Bien en cour, proche de l'impératrice, informateur de l'ambassade de France, auteur de divers mémoires sur l'économie russe, il créa aussi des colonies de peuplement sur la Volga, recrutant des colons, ce qui lui valut d'être recherché par Sartines (Archives de la Bastille). Impliqué dans une affaire de contrebande, il parvint à quitter la Russie en 1776, vécut quelque temps à Paris où il connut Manon Phlipon (1754-1793), future Madame Roland, avant d'émigrer en Angleterre où il vécut en donnant des leçons de français jusqu'à ce que William Pitt (1759-1806) en fasse son agent secret en Suisse. Il est mort à Genève peu après l'annexion de cette ville par le Directoire. Ses écrits sont conservés dans les archives Vorontsov. Le principal est sa Lettre à un seigneur étranger sur la position actuelle de la France relativement aux autres Etats de l'Europe, manifeste antirévolutionnaire publié au début de 1793 et traduit en anglais, qui est disponible en édition "reprint" (Elibron et Ecco) dans ces deux langues. Alexandre Stroev le compte au nombre des "aventuriers des Lumières" dans l'ouvrage qu'il a consacré sous ce titre en 1997 à des étrangers dans la Russie de Catherine II.
A propos de François Pierre Pictet, lire également François Pierre Pictet (1728-1798): vie et écrits d'un Genevois "aventurier des Lumières".